Congrès annuel de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique

 

 

Le docteur Rémi FOISSAC était présent au congrès annuel de la Société Française de Chirurgie Plastique Esthétique et Reconstructrice. Fruit du travail de recherche clinique réalisé par le docteur Foissac, deux présentations ont été sélectionnées par le comité directeur pour être présenté lors de ce congrès.

 

 

 

Voici les résumés des présentations réalisées dans le cadre de la chirurgie plastique et esthétique et dans le module recherche et médecine esthétique.

Expression génique des gènes homéotiques et embryonnaires dans le tissu adipeux du sein et dans les sites donneurs adipeux utilisés en chirurgie plastique.

Contexte: La greffe autologue de tissu adipeux est devenue une procédure essentielle dans la chirurgie reconstructrice du sein. Cependant, la connaissance moléculaire des différents sites donneurs de tissu adipeux reste insuffisante. Des études de régénération tissulaire ont montré qu’il est essentiel d’obtenir une correspondance du code HOX entre les cellules transplantées et le tissu hôtes afin d’obtenir une réparation correcte. Récemment le gène homéotique HOXC10 a été retrouvé comme promoteur de plusieurs pathologies cancéreuses et notamment le cancer du sein hormono-dépendant. Notre étude vise à fournir une meilleure compréhension moléculaire du tissu adipeux.

Matériel et méthodes: Durant 12 mois, nous avons inclus prospectivement 15 patientes et étudié sept zones adipeuses: le menton, le sein, la face interne du bras, l’abdomen, la cuisse, la hanche et le genou. La première étape a consisté à prélever chirurgicalement le tissu adipeux. L’ARN a été ensuite était extrait et convertie en ADN complémentaire pour permettre l’étude du niveau d’expression de dix gènes ciblés par une analyse en PCR temps réel.

Résultats: 40 échantillons de femmes caucasiennes avec un âge moyen de 48 ans ont été étudié. L’expression de PAX3, un marqueur d’origine neuroectodermique, était significativement plus importante dans le sein avec un gradient d’expression décroissant céphalo-caudale. Un gradient inverse a été trouvé pour l’expression de HOXC10. Ce profil expression était statistiquement significatif pour les régions de la cuisse et du genou comparativement au sein. (p <0,0083).

Conclusions: Le tissu adipeux du sein pourrait avoir une origine embryologique spécifique comparativement aux sites donneurs infra-ombilicaux. La réinjection de tissu adipeux autologue à partir de la zone infra-ombilicale conduit au transfert de cellules exprimant fortement HOXC10. Cette étude pose des questions sur la sécurité de cette procédure et soulève la nécessité d’études futures pour étudier les modifications moléculaires de cellules adipeuses transférées sur un site hétérotopique.

 

Utilisation de la Hyaluronidase dans la prise en charge des complications des fillers injectés dans la face : étude clinique et technique d’injection.

Contexte: La hyaluronidase est une endoglycosidase capable de dégrader l’acide hyaluronique. Elle est particulièrement utilisée en médecine pour augmenter la diffusion des produits injectés à son contact. Les accidents d’injection graves liés à l’acide hyaluronique sur le visage correspondent à une injection-intra-vasculaire avec embolisation dans la circulation capillaire terminale où il n’existe pas de possibilité de suppléance vasculaire. Les études s’étant intéressées à la hyaluronidase dans le cadre de la prise en charge des injections inappropriées de fillers ont été réalisées sur des tissus cadavériques ou sur des modèles animaux dont les propriétés sont différentes des vaisseaux humains.

Matériel et méthodes: Nous avons étudiés directement sur 3 pièces fraiches d’abdominoplastie disséqués comme un DIEP l’action de la hyaluronidase après avoir simulé une injection intravasculaire d’un filler marqué au bleu. L’efficacité de la hyaluronidase était mesurée à différents temps sur des vaisseaux de différents calibres et sur des fillers avec une réticulation différente avec ou sans lidocaïne. L’efficacité du traitement était jugée sous microscopie électronique par la présence ou non d’un caillot d’acide hyaluronique résiduel après ouverture de l’artère.

Résultats: La hyaluronidase présente une efficacité maximum sur les vaisseaux de petit calibre. L’injection de haute dose de hyaluronidase au contact d’une artère du calibre de l’artère faciale ou supratrochléaire n’a pas montré de passage significatif de cette dernière à travers la paroi-artérielle.

Conclusions: L’utilisation de la hyaluronidase semble être un traitement efficace des complications liés aux fillers et notamment dans le cadre d’accident d’injection avec embolisation intra-artérielle. Cette injection doit être réalisée par de multiples points à différentes profondeurs avec de faibles doses de hyaluronidase sur la zone de blanchiment dans les 6h suivant l’accident d’injection. L’injection intraveineuse de hyaluronidase pourrait être particulièrement intéressante dans les cas d’accidents avec atteinte visuelle mais doit être pondéré par le risque de réaction allergique.

 

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