Cette technique d’augmentation du volume est relativement récente et a été utilisée initialement dans la chirurgie reconstructrice du sein. Le but était de restaurer le manque de sein au niveau de la zone où la tumeur du sein avait été enlevée.

Il s’agit d’une technique très séduisante car elle consiste à utiliser un tissu naturellement présent dans notre corps et souvent en excès pour le réinjecter sur une zone (le sein) manquant de volume.

Le principe est le suivant : utiliser un tissu en excès dans notre corps, la graisse, pour la replacer sur une zone qui manque de volume.

Facile me direz-vous, sauf que le transfert de tissu graisseux correspond à une greffe et comme dans toute greffe, il existe un pourcentage de prise et de rejet du tissu greffé.

L’avantage est qu’en injectant du tissu gras qui nous appartient, on donne le résultat le plus naturel possible.

Vous trouverez souvent en langage médical les termes de lipofilling ou lipostructure du sein ou encore de réinjection autologue de tissu adipeux.

Les quantités prélevées de tissu gras sont assez importantes et nécessitent que la patiente soit donneuse en tissu graisseux.

Il s’agit d’une chirurgie en plusieurs séances. Généralement deux séances (interventions) sont nécessaires pour avoir le résultat attendu. Parfois, une 3e séance peut être nécessaire.

Le docteur Rémi Foissac réalise cette intervention de chirurgie esthétique et réparatrice sur Nice à la clinique Saint-George

Les sites donneurs les plus fréquents sont :


Les hanches, la culotte de cheval, le ventre, les cuisses, les genoux.

Fig 4

Êtes-vous une bonne candidate à cette technique d’augmentation mammaire ?

Les patientes présentant dans leur famille plusieurs antécédents de cancer du sein ne sont pas de bonnes candidates car la littérature scientifique internationale est très controversée sur la sécurité de cette technique chez des familles à risque de cancer du sein.

Les patientes souhaitant une augmentation mammaire importante ne sont pas non plus de bonnes candidates car il faudrait réaliser de nombreuses interventions avant d’obtenir le résultat souhaité. Cette technique s’adresse donc plutôt aux patientes souhaitant une augmentation mammaire modérée.

Les patientes trop minces et n’ayant aucun excès de gras ne sont pas de bonnes candidates car la quantité de gras disponible est généralement trop faible pour obtenir le résultat souhaité.

Les complications possibles

des zones de cytostéatonécrose : il s’agit d’une pathologie totalement bénigne qui correspond à un petit kyste qui se forme lorsque des cellules graisseuses ne prennent pas avec la greffe. Elle n’est pas systématique et peut être un peu gênante mais généralement non douloureuse,


des kystes de cytostéatonécrose (kystes huileux)


des microcalcifications visibles sur la mammographie


des infections superficielles au niveau du site de prélèvement ou du sein


l’apparition d’un saignement


l’apparition de cicatrices hypertrophiques


des pertes de sensation souvent transitoires


l’endommagement de prothèses mammaires.


Exceptionnellement :


un pneumothorax (perforation de la plèvre du poumon)


des embolies graisseuses ; des ictus.

Suites post-opératoires

Le retour à la maison se fait avec le soutien-gorge médical qui maintient juste la poitrine sans la comprimer. A la maison, une douche tiède rapide est autorisée tous les jours. Le pansement posé tout de suite après l’intervention sur les points d’incisions du prélèvement et du site donneur est étanche et doit être laissé sans y toucher pendant 7 jours.

Le port d’une brassière est nécessaire le premier mois

Une consultation de contrôle à 6-7 jours est prévue durant laquelle le pansement sera refait. Une consultation à 1 mois permettra de vérifier que la phase postopératoire se déroule bien et autorisera la reprise d’une activité sportive.

Le déroulement des consultations

La première consultation

  • Elle a pour but de faire connaissance avec votre chirurgien et qu’il vous apporte toutes les réponses aux questions que vous pouvez vous poser. Il est important que lors de cette consultation une relation de confiance, un feeling naisse entre vous et votre chirurgien.
  • Lors de cette consultation, le chirurgien va relever vos antécédents, prendre des mesures cliniques sur votre sein et cerner au mieux votre demande.
  • Dès cette première consultation, un bilan sénologique comprenant une échographie et une mammographie du sein vous sera prescrit et sera à ramener lors de la 2e
  • A la fin de la consultation, le chirurgien vous remettra un devis sur le détail du prix de l’intervention. Ce devis n’est en aucun cas une obligation et n’engage en rien la patiente
  • II vous sera remis également la fiche d’informations de la société française de chirurgie plastique (SOFCPRE) que vous devrez lire attentivement.

La deuxième consultation

  • En France, cette deuxième consultation ne peut avoir lieu qu’après un délai de réflexion minimum de 15 jours, comme toute intervention de chirurgie esthétique.
  • Reprise détaillée de toute l’information sur la technique, l’intervention, les suites, les risques/complications…
  • Le chirurgien va vérifier que tout le bilan d’imagerie du sein est normal.
  • Photo pour votre dossier médical.
  • Signature de la deuxième partie du devis.
  • Programmation d’une date opératoire.

La consultation d’anesthésie

  • L’anesthésiste qui vous endormira vous verra en consultation et au besoin vous demandera des examens complémentaires avant votre intervention.

L'intervention

Elle se déroule sous anesthésie générale, soit en chirurgie ambulatoire, soit en chirurgie conventionnelle avec une nuit d’hospitalisation. La patiente rentre à la clinique le matin de l’intervention, à jeun, soit à 6h30 soit à 12h30.

Une fois que vous aurez effectué la douche pré-opératoire, le chirurgien viendra dans la chambre pour réaliser les dessins préopératoires qui lui serviront à réaliser au mieux votre intervention.

Vous descendrez ensuite au bloc opératoire où l’anesthésiste et les infirmières de bloc opératoire s’occuperont de vous.L’intervention dure entre 1h30 et 2h00.

Le tissu graisseux est prélevé comme lors d’un acte de liposuccion, c’est à dire qu’une ou plusieurs incisions de quelques millimètres sont effectuées pour permettre d’introduire une canule et de prélever les cellules graisseuses par aspiration. Généralement la culotte de cheval, les hanches, le ventre, les cuisses et les genoux sont les sites donneurs de tissu gras les plus fréquents. Le gras est récupéré dans un bocal de façon stérile. Ce gras est par la suite capacité, c’est à dire que l’on retire le sang, l’huile et le produit d’infiltration afin d’obtenir une greffe la plus pure possible.

La réinjection dans le sein se fait par de multiples petites incisions de quelques millimètres autour du sein. Ces petites incisions ne laissent pas de cicatrices visibles au vu de leur taille.

Le réveil se fait en douceur et vous reprenez conscience dans votre chambre.

Dans tous les cas le chirurgien passe vous voir en fin de journée et le lendemain matin pour contrôler que tout va bien, vous informer sur l’intervention et les consignes de sortie et vérifier que le traitement antalgique vous a été prescrit. Il n’y a pas de mise en place d’un drain de redon.

Questions fréquentes

Quel pourcentage de tissu gras reste en place ?

Généralement lors de la première intervention, le pourcentage de prise de greffe varie selon les patientes de 50 à 70%.

Lors de la répétition des séances (2e, 3e séance), ce pourcentage de prise du tissu gras a tendance à augmenter pour approcher les 80 à 90%.

Cependant cela correspond à des statistiques, ainsi, de façon très rare, certaines patientes peuvent ne garder quasiment pas de tissu gras greffé alors que certaines auront des pourcentages de prises très élevés. Aucun élément de l’examen clinique ne permet de présager du résultat de prise du tissu graisseux greffé.

Au bout de combien de temps le résultat de cette technique est visible ?

Sur le schéma ci-dessus, vous pouvez voir l’évolution du gras injecté.

A 48h, du fait de l’œdème post-opératoire, le volume du sein est maximum.

Dans les 3 mois après l’intervention, le volume du sein diminue pour atteindre son minimum. Entre 3 et 6 mois, une phase d’augmentation de volume plus faible en raison du remodelage du sein.

Combien de temps le gras réinjecté dans mes seins reste-t-il ?

A priori, comme il s’agit d’une greffe, le gras greffé doit rester en place définitivement. Cependant, ce gras greffé est très sensible aux variations de poids. Dans la littérature on retrouve des articles retrouvant une persistance de ces cellules greffées jusqu’à 8 ans après l’injection initiale.

Faut-il faire une surveillance particulière du sein par la suite ?

Avant l’intervention, il faut réaliser une mammographie et parler au radiologue de cette intervention. En effet, le tissu gras rend plus difficile la surveillance mammographique et il est important que le radiologue soit compétent pour effectuer une surveillance par la suite. La surveillance est donc importante par la suite et votre radiologue et gynécologue assureront le suivi.

Une séance est-elle suffisante ?

Généralement non. Il peut exister, pour des demandes de petite augmentation, un résultat qui satisfait la patiente. Cependant, bien que la même procédure soit effectuée dans les deux seins, il peut exister au final des différences de prise entre les deux seins.

Est-ce que le gras mis dans mes seins peut partir si je maigris ?

La réponse est oui, mais à conditions d’avoir des variations de poids sensibles c’est à dire supérieures à 3 kg.

Cette intervention peut-elle être prise en charge par la sécurité sociale ?

La réponse est non. A l’heure actuelle il n’existe aucun code CCAM permettant la prise en charge de l’intervention.

Ce qui signifie qu’aucun arrêt de travail ne peut être prescrit par votre chirurgien.

Le sport

21 jours sont nécessaires avant de reprendre une activité sportive afin de laisser le tissu gras prendre bien sa place dans le sein.

Peut-on injecter du tissu gras dans les fesses pour les regalber ?

Oui, la réinjection de gras encore appelée lipostructure est une technique qui permet d’apporter du volume. Il est donc tout à fait possible de réaliser cette technique pour regalber les fesses et leur donner plus de volume. On utilise également cette technique pour améliorer les cicatrices qui ont tendance à faire des plis sur la peau ou encore au niveau du visage pour restaurer les volumes manquants.

Existe-il un âge limite pour pratiquer cette intervention ?

Non, depuis son rapport de janvier 2015, l’HAS a autorisé cette procédure sans restriction d’âge et dans le cadre de la chirurgie esthétique :

“La HAS considère, sous réserve du respect des modalités de recours à cette technique, des conditions de réalisation proposées par les membres du groupe de travail et de la mise en œuvre d’un suivi des patientes opérées, que l’autogreffe de tissu adipeux constitue une modalité chirurgicale possible dans la chirurgie réparatrice, reconstructrice et esthétique du sein”

Retrouvez le rapport en format PDF ici

Cette intervention de chirurgie esthétique est réalisée sur Nice à la clinique Saint-George.