Beaucoup de patientes se présentent en consultation de chirurgie esthétique en pensant que leurs seins ne sont pas beaux, se trouvent mal placés ou sont trop tombants.

Pourtant beaucoup de femmes imaginent des défauts sur leurs seins qui ne sont pas réels et elles se demandent si elles ont de « beaux » seins ! Si vous voulez avoir essay on cultural une idée de ce que nous mesurons en tant que chirurgien afin de l’objectiver, voici comment faire : placez-vous devant votre glace avec votre mètre-ruban et c’est parti… attention aux bonnes surprises!

Petit rappel sur la beauté…

Le concept de beauté, est loin d’être universel. Par exemple le teint blanc plaît beaucoup aux asiatiques alors que le teint recherché est plutôt halé et bronzé en Europe et aux Etats-Unis. En occident si la taille 36 est le nec plus ultra, dans d’autres pays les rondeurs bien placées sont au contraire beaucoup plus appréciées. Vous l’aurez compris, la beauté, c’est avant tout une question de point de vue ! L’important est donc que vos seins vous plaisent à vous.

En tant que chirurgiens esthétiques et réparateurs nous sommes obligés de nous baser sur des critères et des mesures cliniques « idéales » pour pouvoir placer au mieux un implant mammaire, réduire ou remonter une poitrine et ainsi avoir le résultat le plus harmonieux et naturel possible.

Le sein parfait existe-t-il ?

Bien que nous, chirurgiens, nous nous basons sur des mesures et des formules de proportion, il faut savoir que tous les corps sont différents et spécifiques. L’asymétrie est souvent peu importante et fait partie de notre constitution normale. Nous utilisons les mesures comme une ligne directrice pour une chirurgie, mais personne, pas même le chirurgien, ne s’attend à voir ou avoir un sein parfait avant ou après la chirurgie.

Cependant, tous les chirurgiens n’utilisent pas ces directives ou mesures. « La beauté est dans l’oeil de celui qui regarde » et toutes les formes et tailles sont considérées comme esthétiquement agréables et à défaut d’un meilleur mot, «normales».

Comprendre la terminologie du sein

Avant tout, il faut connaître la terminologie que nous utilisons pour mesurer le sein. Voici, à l’aide d’un schéma explicatif, les termes utilisés pour prendre des mesures sur le sein.

Sein schema
  1. Flèche : distance entre le sternum et le mamelon
  2. Segment II : partie du sein au dessus de votre aréole
  3. Segment III : partie du sein au dessous de votre aréole
  4. Sillon sous-mammaire : partie inférieure du sein formant un sillon
  5. Segment interne : distance entre le mamelon et la ligne médiane (sternum)
  6. Vallée inter-mammaire : distance entre les deux seins au niveau du sternum
  7. Plaque aréolo-mamelonaire : elle contient l’aréole, le disque sur lequel vient se centrer le mamelon qui possède une fonction érectile.

Les mesures du sein

Les mesures sont données par tranche car elles dépendent de la taille de la patiente et de la taille de ses seins. Vous comprenez bien que plus la patiente est petite et a une poitrine de petite taille, plus elle doit se rapprocher de la valeur la plus basse.

En proportion le rapport entre la partie supérieure et inférieure du sein doit être de 45/55. Ainsi la partie inférieure du sein doit être un peu plus importante que la partie supérieure pour que celui-ci semble le plus naturel possible.


La flèche doit être comprise entre 17 et 21 cm


Le segment III doit mesurer entre 5 et 8 cm


Le segment interne est compris entre 8 et 11 cm

La cage thoracique

cage toracique

Votre sein repose sur des muscles (notamment le grand pectoral) et sur une structure osseuse appelée la cage thoracique. Dans le cadre de syndromes malformatifs (comme le syndrome de Poland par exemple) il peut exister une absence du muscle et donc un aspect creusé de la partie supérieure du sein.

Votre cage thoracique est constituée de côtes qui forment un arc de cercle bombé vers l’avant. Chez certaines femmes, une anomalie de la cage thoracique peut être à l’origine de seins regardant vers l’extérieur (cage thoracique trop bombée en interne) ou encore de sternum creux (pectus exavatum) semblant attirer le sein vers l’intérieur.

Une cage thoracique ayant une bonne morphologie constitue le support du sein qui va venir reposer dessus. Quand vous touchez votre cage thoracique vous devez sentir un bombé harmonieux vers l’avant sans que ce bombé soit trop important vers la partie externe, un peu comme une demi-sphère.

La ptose (chute du sein)

Elle se regarde de profil. On va tracer une ligne droite passant par le sillon sous mammaire afin d’apprécier la position de l’aréole par rapport à cette ligne.

Idéalement un sein ne présente pas de ptose ou une discrète pseudo-ptose. Plus la ptose est importante plus il sera nécessaire de faire des cicatrices pour pouvoir le replacer à sa position initiale.

L’aréole et le mamelon

L’aréole doit être centrée par rapport à votre sein et à sa base. Il doit être pile au milieu de votre sein. L’aréole doit regarder selon un axe droit et légèrement vers le haut. (angle alpha). En cas d’aréole non centrée, ou regardant vers le bas ou dans une autre direction on parle de dystopie aréolaire. L’aréole est idéalement bien ronde et mesure entre 3.5 et 5 cm de diamètre.


Le mamelon est bien centré sur l’aréole.


Le mamelon ne doit pas faire plus de 20% de la surface du mamelon (5 à 8 mm).


La projection idéale du mamelon est de 5 à 8 mm.


Le mamelon ne doit pas être invaginé ou rétracté.


Il présente une érection qui lui permet de se dresser lors de sa stimulation.

La base d’implantation du sein

La vallée inter-mammaire ou espace entre les deux seins doit mesurer entre 2 et 3 cm.

En interne, près du sternum, la base des seins ne doit pas se toucher sinon on parle de seins jointifs ou synmastie. En fonction de la taille de la patiente, la base du sein doit varier entre 11 et 14 cm. De face le sein ne doit pas venir dépasser trop loin sur le bras. On peut retrouver cet aspect non naturel dans le cas d’augmentation par prothèse à cause d’un choix de prothèse ayant une base trop large.

Il est à signaler qu’il existe une très rare proportion de patientes résistantes à la toxine chez qui l’effet est modeste mais surtout très court.

La peau du sein

Idéalement la peau du sein doit être élastique et épaisse. On le mesure en pinçant la peau (pinch) qui doit retrouver une épaisseur de peau suffisante quand on la pince entre deux doigts. (En général 2 cm).

L’élasticité de la peau est une notion importante. J’ai effectué mon travail de thèse en médecine sur l’élasticité de la peau. On peut mesurer celle-ci en consultation grâce à un appareil et ainsi adapter la technique et le type de prothèses.

La présence de veines sous la peau est souvent le signe d’une imprégnation hormonale comme lors des grossesses ou en syndrome prémenstruel. La présence de vergetures notamment dans la partie supérieure est souvent le signe de variations de poids et gêne la patiente car elle est visible dans le soutien-gorge.

Son volume


Un sein considéré comme petit en Europe correspond à un bonnet A ou B.


Un sein considéré comme normal en Europe correspond à un bonnet C.


Une grosse poitrine correspond à un bonnet D.


Une hypertrophie mammaire correspond à un bonnet E-F voire plus.

La forme du seins

Forme en poire ou en goutte d’eau : la plus naturelle, quand on regarde le sein de profil on retrouve une ligne droite supérieure et un joli bombé inférieur.
Forme arrondie : avec une base généralement large, souvent la forme des seins lors de la puberté.
Forme en tube ou sein tubéreux : généralement seins malformatifs.
Sein vidé : où la partie supérieure du sein n’est pas assez remplie (segment II) à cause de grossesses ou d’un amaigrissement.

La consistance du sein

En pratique un sein ferme, riche en glande mammaire et pauvre en tissu graisseux est la consistance la plus recherchée. Les seins « mous » sont des seins avec peu de glande et beaucoup de graisse et sont généralement sensibles aux variations hormonales. Le plus souvent les patientes présentent des seins mixtes avec une répartition équilibrée de glande mammaire et de tissus graisseux